Le traitement chirurgical
Les prothèses
Les prothèses articulaires remplacent une articulation douloureuse, détruite ou arthrosique par une articulation artificielle composée en général de deux éléments en matériaux différents, qui glissent entre eux. Le principe est le même que pour la hanche ou le genou qui sont des prothèses maintenant bien connues. Par rapport aux plaques et aux clous utilisés pour les fractures, il s’agit d’un implant qui est introduit dans l’organisme de façon à priori définitive ou pour le plus longtemps possible. Lorsqu’un clou ou une plaque, pour une fracture, posent problème, ils peuvent être retirés à distance car ils ne servent que de tuteurs transitoires, le temps de la consolidation. Retirer la prothèse en cas de problème, laisserait un handicap important. La rigueur et le suivi à distance des prothèses est donc fondamental. Mettre une prothèse engage l’avenir de façon définitive. Les prothèses permettent en effet de retrouver la fonction et l’utilisation d’un membre peu douloureux. Leur mise en place, tout comme pour la hanche et le genou, nécessite une rigueur et une surveillance importantes pour éviter des complications qui sont dominées par la plus grave : l’infection. Celle-ci peut survenir lors de l’intervention ou peu de temps après, liées aux soins : il s’agit des infections dites « nosocomiales ». L’antibiothérapie, une grande rigueur et une bonne préparation en diminuent considérablement leur fréquence. La suppression des comorbidités, c’est-à-dire des facteurs de fragilité personnelle (Tabagisme, alcoolisme, diabète) est également un élément qui par contre, dépend des patients. L’infection moins connue et peut être aussi fréquente, est l’infection hématogène. Lors d’une infection à distance, le germe passe par le sang, et se fixe sur la prothèse. Cette infection survient plus tard et peut survenir toute la vie. Lors de cette infection à distance, comme un panaris, une infection urinaire, une grippe surinfectée, les bactéries peuvent passer dans le sang comme lors d’une septicémie (on parle d’une bactériémie), et se fixer sur la prothèse. Tout matériel implanté dans l’organisme, que ce soit un pacemaker, une plaque, un clou ou une prothèse, est une sorte de « havre » sur lequel les bactéries se fixent et se défendent très bien contre les antibiotiques et les défenses naturelles. Leur élimination est très difficile par les antibiotiques seuls, il est donc impératif de prévenir cette greffe infectieuse secondaire. Dès lors qu’une prothèse est implantée, la vigilance et la prévention de toute infection est de mise : il est impératif de prendre des antibiotiques dès lors qu’une infection est susceptible de libérer des germes dans la circulation. Les soins dentaires surtout infectés doivent être faits sous antibiotiques. Cette précaution est définitive et justifie bien entendu, avant toute prothèse, de vérifier l’absence d’infection dentaire et d’autre origine comme les urines. Ces directives sont définitives et fondamentales. Les luxations sont assez exceptionnelles dans les indications bien posées. L’usure et le décèlement sont, par contre, l’évolution malheureusement naturelle et inéluctable des prothèses, même si ceux-ci sont tardifs, avec les progrès de la technologie. Les prothèses du membre supérieur ne se comportent pas différemment de celle de la hanche et du genou. On retrouve aussi des « bonnes prothèses » au membre supérieur comme au membre inférieur. Les prothèses pour arthroses pour omarthrose centrée ont un aussi bon pronostic que les prothèses de hanche. Les prothèses de poignet et des articulations inter-phalangiennes proximales attendent toujours une bonne solution comme pour la cheville. Toute pièce mécanique en mouvement s’use, que ce soit une voiture ou une prothèse articulaire. L’usure se situe au niveau des surfaces de glissement mais également au niveau de l’ancrage dans l’os, ce qui se nomme un « décèlement ».
Il est plus problématique au membre supérieur dont les os sont beaucoup plus grêles, notamment au coude ou à l’omoplate, par exemple. Le décèlement s’accompagne d’une perte osseuse par usure de l’os, qui rend le remplacement par une nouvelle prothèse beaucoup plus difficile.
Le remplacement d’une prothèse de hanche ou de genou est plus facile du fait de l’importance de la taille des os comme le fémur ou le bassin. Ceci justifie d’attendre un âge raisonnable pour l’implantation de prothèses au membre supérieur.