Kyste synovial
Les kystes synoviaux sont de nature bénigne. Ce
sont des sacs à paroi fibreuse, remplis d'un
liquide épais, comparable au liquide synovial
articulaire. Il s'agit d'une grosseur qui se
développe au niveau du
poignet (O) ou à la base de l'un des
doigts(B). Cette masse est tendue, plus ou moins
mobile et parfois douloureuse à l'appui ou dans
certains mouvements. Elle peut être volumineuse
ou discrète, voire seulement visible avec des
examens spécialisés.
Ils surviennent
essentiellement à proximité des articulations.
Lorsqu'ils sont idiopathiques ou «
essentiels », cela signifie que la cause
de leur apparition est inconnue. Ils peuvent
devenir douloureux, disgracieux ou gênants par
leur volume. La règle est leur disparition
spontanée lorsqu'ils n'ont pas de causes
particulières. Cette disparition spontanée peut
attendre de quelques mois à quelques dizaines
d'années. Personnellement, je n'en ai vu qu'une
seule fois au-delà de 60 ans. La radiographie
vérifie l'intégrité du squelette. Lorsqu'il
existe une arthrose, l'évolution est inverse et
ils deviennent de plus en plus fréquents avec
l'âge. Les kystes arthrosiques ne guérissent
qu'avec le traitement de l'arthrose sous
jacente.
L'examen clinique et une radiographie suffisent
à faire le diagnostic. En cas d'inquiétude,
l'échographie est un examen simple, économique
et sans complication qui confirmera le
diagnostic en montrant la nature liquidienne
caractéristique du kyste. L'IRM est rarement
utile, car elle ne serait qu'une confirmation
supplémentaire. Elle est utile en cas de
traitement chirurgical pour guider le geste et
limiter au maximum les « effets
collatéraux ».
Le traitement des kystes synoviaux ne se
justifie que si celui ci est génant. Il est
souvent possible de soulager la douleur par le
port d'une attelle temporaire, la mise au repos
et des anti-inflammatoires locaux. Il tient
compte des récidives toujours possibles
et des inconvénients des différentes techniques.
Schématiquement, le risque de récidive diminue
avec l'importance du geste effectué,
contrairement aux inconvénients:
- écrasement du kyste : pas de cicatrice mais 70 % de récidives,
- ponction sous anesthésie locale en consultation avec éventuellement une infiltration de corticoïde: pas de cicatrice mais 50 % de récidives.
- Exérèse sous arthroscopie de poignet : Cicatrices minimes, une intervention sous anesthésie en ambulatoire, 10 jours d'arrêt et autour de 10 à 20% de récidive.
- opération complète : cicatrice qui peut rester parfois sensible, rarement une gêne à la récupération de la flexion du poignet et 10 % de récidives.
On sait que les récidives sont dues à la
formation de nouveaux kystes au voisinage de
celui qui a été opéré. C'est pourquoi, même
opéré plusieurs fois, le risque de récidive du
kyste persiste.
Le schéma ci-joint montre
un kyste de la face dorsale du poignet (O), son aspect IRM,
puis arthroscopique à travers la caméra et enfin
son ablation par un résecteur, toujours par voie
arthroscopique.