Mallet finger
Cette déformation donne une chute de l'extrémité des doigts au niveau de la dernière articulation du doigt. Elle doit son nom à l'aspect évoquant la forme d'un marteau. Elle survient à la suite, en général, d'un traumatisme parfois très modéré. Il est du à la rupture du tendon extenseur de l'articulation (O). Cette rupture peut être liée à une plaie mais le plus souvent à la suite d'un traumatisme sans ouverture. Dans quelques cas, le tendon se rompt en arrachant son insertion. Il existe alors une petite fracture visible sur la radiographie de profil. Dans certains cas, ce fragment osseux est volumineux et l'articulation est déformée et se déboîte. Hormis ces cas rares où il est préférable d'opérer, il est tout à fait possible de traiter tous les autres cas par une petite attelle. En effet, du fait de ses configurations anatomiques, les bouts du tendon rompu ne se rétracte pas. Il suffit de redresser l'articulation pour que les bouts viennent au contact et puissent cicatriser. Cette cicatrisation est lente (au moins 6 semaines) et ne sera obtenue que si les extrémités du tendon sont maintenues en permanence en contact. L'attelle maintenant l'extrémité du doigt raide en extension et en rectitude, doit être donc gardée le temps de la cicatrisation, c'est-à-dire environ 6 semaines et 15 jours la nuit supplémentaires.
La chirurgie est en effet rarement recommandée d'emblée hormis les cas de fractures importantes. La région est en effet très superficielle, fragile et les complications ne sont pas rares en cas de traitement chirurgical que ce soit à type d'infection ou de nécrose cutanée. Habituellement lorsque le traitement est bien suivi, le résultat est bon avec la récupération de l'extension du doigt. Il peut rester quelques degrès de déficit et ceci n'entraîne pas de conséquence fonctionnelle dans la vie de tous les jours. Dans quelques cas rares où il persiste un manque d'extension de la dernière articulation, une chirurgie de rattrapage est toujours possible. Un certain nombre de petites astuces facilitent le traitement et augmentent son confort ainsi que la qualité de son résultat. Plusieurs types d'attelle sont possibles et je recommande personnellement une petite attelle métallique en acier souple, placée à la face dorsale du doigt. Celle-ci ne doit prendre que la dernière articulation et la mousse doit être évidée en regard des plis de la peau dorsale pour éviter la souffrance cutanée. Les bandelettes d'adhésif (en rouge) faisant tenir l'attelle doivent être impérativement élastiques (élastoplaste) de façon à ne pas faire garrot si le doigt gonfle. Elles peuvent être changées régulièrement dès qu'elles sont sales ou humides, de façon à ne pas abimer la peau sous jacente. Pour cela le doigt doit être gardé impérativement en rectitude, en extension. Si on laisse retomber le doigt au moment du changement de l'attelle ou des bandelettes, la cicatrisation se distend et tout est à refaire. Il convient donc de faire reposer l'extrémité du doigt sur une table ou de faire tenir le doigt droit grâce à une aide extérieure et de changer l'attelle sur la face dorsale du doigt. Les autres articulations du doigt peuvent être mobilisées et utilisées, ce qui a par ailleurs un effet bénéfique sur la cicatrisation du tendon rompu. Un contrôle par le chirurgien est préférable au 1er mois et au 2ème mois pour vérifier l'évolution et le résultat. Les bandelettes d'élastoplaste sont réalisées avec de l'élastoplaste de 3 cm divisées en deux dans le sens de la longueur. Elle doit laisser libre l'articulation interphalangienne proximale sous jacente, ne pas être trop serrée pour faire garrot et être positionnée sur chaque phalange comme sur le schéma.