Arthroscopie de l'épaule
Arthroscopie
L'arthroscopie de l'épaule est une technique récente, qui connaît un développement régulier. Elle permet de regarder l'intérieur des articulations de l'épaule et permet de faire certaines opérations chirurgicales. Pour cela, les instruments et une caméra sont introduits dans l'épaule par des petites incisions cutanées de moins d'1 cm.
Elle peut explorer simultanément, voire traiter toutes les articulations de l'épaule : gléno-humérale, bourse sous-acromiale, acromio-claviculaire. Il est même possible de faire certains gestes en dehors de l'articulation. En cas de doute diagnostique, l'arthroscopie, en permettant une exploration extensive, apporte une confirmation.
Cette technique permet d'épargner au maximum la peau, les muscles, les structures articulaires, et donc de diminuer les inconvénients de la chirurgie de l'épaule. Ainsi les risques de survenue d'une infection sont très rares (1/10000 environ), de même que les incidents cutanés. Enfin, certaines complications sont plus spécifiques de certains gestes sophistiqués comme le traitement des luxations d'épaule où quelques cas d'atteintes nerveuses ont été décrits. Dans mon expérience, ces lésions sont exceptionnelles. Les douleurs et l'impotence fonctionnelle post-opératoires sont également diminuées. Ceci permet de minimiser le risque de raideur de l'épaule qui est la complication principale de toute chirurgie de l'épaule. L'arthroscopie garde des limites, malgré tous ses avantages par rapport à la chirurgie conventionnelle à « ciel ouvert » : tous les gestes et toutes les techniques ne sont pas faisables du fait de la petitesse des instruments et des contraintes de certains gestes chirurgicaux. Une prothèse ou une ostéosynthèse d'épaule ne sont pas possibles. Certaines interventions comme le traitement des luxations d'épaule, des ruptures de coiffe et des luxations acromio-claviculaires peuvent être faites aussi bien en chirurgie conventionnelle que par arthroscopie. La conviction de beaucoup de chirurgiens arthroscopistes est que les suites sont plus simples et gratifiantes à court terme. La fiabilité à long terme sera elle identique? La comparaison et l'évaluation sont difficiles à faire, et l'avenir est encore riche d'enseignement. Il s'agit d'une technique chirurgicale qui doit être faite dans les conditions de la chirurgie orthopédique, c'est-à-dire au bloc opératoire, dans des conditions d'asepsie chirurgicale. Si dans certains cas très simples, une arthroscopie sous anesthésie loco-régionale en ambulatoire est possible, dans la grande majorité une anesthésie générale et 1 à 2 jours d'hospitalisation sont recommandés par sécurité et par confort.
L'arthroscopie d'épaule est indiquée dans plusieurs cas :
- Explorer l'articulation pour faire un bon bilan des lésions articulaires dans le cas de douleurs d'épaule inexpliquées malgré les progrés des examens radiographiques. La caméra peut en effet s'immiscer dans les recoins de cette articulation complexe. L'arthroscopie est le plus lourd mais le plus performant des examens d'épaule. Les suites post-opératoires sont habituellement simples avec une sortie 24 ou 48 heures après l'arthroscopie, l'ablation des fils au 8ème jour et la possibilité d'utiliser son bras dans les jours suivant l'intervention.
- Le traitement des atteintes de la coiffe des rotateurs est l'indication principale. L'exploration de l'épaule est complétée par un « débridement sous-acromial avec acromioplastie ». Ces termes médicaux un peu mystérieux consistent en fait à faire de la place autour des tendons de la coiffe des rotateurs de l'épaule et à régulariser les surfaces de glissement pour en favoriser les mouvements et ainsi diminuer les douleurs.L'épaule retrouve habituellement une mobilité complète dans le mois suivant l'arthroscopie et le résultat optimum est en général obtenu aux alentours du 3ème mois post-opératoire. Dans quelques cas, la mobilité de l'épaule est difficile à récupérer et doit être aidée par de la rééducation. La décision de la rééducation est alors prise au 1er mois post-opératoire. Dans ces différents cas, il n'y a pas d'immobilisation post-opératoire car aucune structure musculaire ou ligamentaire importante n'a été coupée et ne nécessite de protection secondaire.
- La réparation des ruptures de la coiffe des rotateurs.
- La réparation de certains ligaments ou tendons de l'épaule (dans le cas de luxation d'épaule par exemple) peut également être faite grâce à l'arthroscopie. Il s'agit de techniques récentes et complexes à mettre en œuvre. Elles ne dispensent pas d'immobilisation post-opératoire, le temps de la cicatrisation. Les indications respectives de l'arthroscopie et de la chirurgie se discutent en fonction de chaque cas.