Pathologie de la coiffe
Pathologie de la longue portion du biceps
Le muscle biceps (vient de bis capitas en latin soit deux têtes), a deux tendons : le coraco-biceps, (O responsable d’aucune pathologie) et le long biceps A, qui fait un angle en entrant dans la gouttière du biceps I , source de nombreux problèmes.
Le trajet de la longue portion du biceps, fait un trajet compliqué dans l'épaule. Il est solidaire du bourrelet par son insertion, puis passe à l'étroit en intra articulaire, entre coiffe et tête humérale puis fait un angle droit pour sortir de l'articulation. Ceci le rend particulièrement vulnérable et source de nombreuses pathologies douloureuses. Cette bizarrerie de l'organisme est liée à « une mauvaise finition » lors du passage de la position du quadrupède qui marche à quatre pattes au bipède sur ses deux pieds. Cette évolution s'est accompagnée d'un vrillage du bras, vers l’extérieur, expliquant la place de la longue portion du biceps alors que le coraco-biceps, restait en extra articulaire Celui- ci n’est jamais responsable de douleurs, ne se dégrade pas avec le temps. En l’absence de chirurgie comme une butée de Latarjet, il reste intact. L'école Lyonnaise de chirurgie de l'épaule avec G.Walsch et P.Boileau a particulièrement insisté sur la responsabilité du biceps. Ils ont observé le soulagement considérable de certains patients après qu'ils aient remarqué la rupture spontanée du tendon. Celle-ci ou sa section intentionnelle n'a en effet peu de conséquence. Il existe de nombreux autres fléchisseurs du coude, et la perte de force du coude et de l'épaule, en son absence, est négligeable. L'utilité de la LPB est très discutée au niveau de l'épaule. La conséquence principale est la descente d'une partie du biceps, qui peut donner des tiraillements et surtout un aspect disgracieux en boule, au bras, qui fait penser au bras de « Popeye ». La LPB peut s'abimer de toutes les façons possibles tout comme la corde de l'alpiniste. Il peut s'arracher (SLAP), s'enflammer, se coincer dans sa gouttière, s'effilocher et accrocher, sortir de son trajet, s'étaler et se coincer entre tête humérale et voute acromio claviculaire dans les vastes ruptures de coiffe associées, se casser, s’irriter par instabilité, etc. Ces différentes lésions ont en commun, d'être très douloureuses, d'être souvent difficile à mettre en évidence et de relever d'un seul traitement : la suppression de la partie articulaire de la LPB. Les lésions subtiles comme les effilochages, les coincements d'engagement à l'entrée de la gouttière échappent souvent à l'imagerie médicale, peuvent être devinée à l'examen clinique et avec un test infiltratif anesthésique de Neer. Le diagnostic ne se fait parfois avec certitude qu'à l'arthroscopie, qui fait le traitement dans le même temps par la ténotomie qui est un geste simple rapide, gratifiant en termes de douleurs. Les suites sont simples sans aucune contrainte et restriction particulière si le geste se limite à la ténotomie. Les sportifs, les compétiteurs, les patients musclés, peuvent pâtir de la légère baisse de performance, ou de l'aspect disgracieux. Il faut alors fixer le tendon « là où il ne fait plus mal » dans sa gouttière, ce qui s'appelle une « ténodèse ». Il existe différentes techniques. Le résultat dépendra de la cicatrisation définitive du tendon, une immobilisation complémentaire pour protéger la ténodèse est nécessaire avec donc des contraintes, des problèmes potentiels et des suites retardées. La ténotomie (ou section du tendon) du long biceps est un geste particulièrement efficace sur la douleur. La perte de force et de fonction est négligeable, car il existe de nombreux autres muscles ayant la même fonction comme l’autre biceps : le coraco-biceps, qui lui, est toujours intègre. Se discute d’y associer une ténodèse c’est-à-dire une fixation ou l'abandon simple. La migration distale du corps musculaire peut être disgracieuse avec un biceps à la « Popeye », même si les conséquences fonctionnelles sont minimes. En cas de ténotomie simple, ce signe se retrouve dans 15% des cas, en cas de ténodèse qui est plus compliqué techniquement et pour les suites, le signe est néanmoins présente dans 5 à 10% des cas par lâchage de la réparation car le tendon est parfois pathologique. Chez les sujets jeunes et musclés, l'aspect "Popeye" du bras est assez inesthétique. La ténodèse nécessite une certaine protection post opératoire par écharpe un peu plus contraignante. Un compromis honorable consiste à réaliser une ténodèse sans implant ni suture par une plastie sans matériel, en espérant que le biceps va se coincer naturellement dans sa gouttière.