Ceinture scapulaire
DISJONCTION ACROMIO CLAVICULAIRE
Le stade I ou entorse bénigne :
les surfaces articulaires restent en contact. Le
traitement conservateur suffit, du fait de
l'excellent pronostic habituel : un versant
médical avec antalgiques, anti-inflammatoires,
glaçage et physiothérapie locale, ainsi qu'une
immobilisation simple à visée antalgique.
Le stade II :
Les surfaces articulaires ont encore un contact. Le même traitement
conservateur est habituellement recommandé. Une
arthropathie post-traumatique secondaire
douloureuse ou arthrose précoce peut survenir
par la contusion cartilagineuse immédiate,
l'augmentation des contraintes liées à la
réduction des surfaces articulaires en contact.
*Le stade III et au-delà : Les surfaces
articulaires ont perdu tout
contact (O). Jusque il y a peu, il y avait
autant d'arguments pour le traitement
conservateur que pour le traitement
chirurgical.Le traitement conservateur aboutit
fréquemment à un bon résultat. La déformation
reste bien entendu très visible avec la saillie
de la clavicule, parfois sous-cutanée. Le risque
d'arthropathie secondaire est rare du fait de la
perte de contact articulaire. Ce traitement a
l'avantage de son innocuité. Par ailleurs, le
rattrapage est toujours possible à distance par
des stabilisations secondaires.Le traitement
chirurgical a également ses promoteurs et ses
arguments : la disparition de la saillie
inesthétique, notamment chez les jeunes femmes;
la restitution d'une stabilité
acromio-claviculaire, et surtout du bras de
levier de la ceinture scapulaire, chez les
sportifs, notamment compétiteurs.Le principe de
la chirurgie est de fixer les
ligaments rompus (O) en bonne position pour
qu'ils cicatrisent de façon physiologique.
Il existe plusieurs techniques chirurgicales disponibles, mais aucune n’a encore fait la preuve de supériorité.
Les techniques anciennes par brochage et cerclage à ciel ouvert ont des complications et des résultats qui poussent à de nouvelles techniques plus fiables.
La stabilisation arthroscopique
La technique arthroscopique associe en effet la
faible morbidité des techniques chirurgicale et
la stabilité d'un montage chirurgical interne,
sans parler de l'intérêt
cosmétique. Le principe consiste sous
contrôle d'une arthroscopie à placer par deux incisions de 15 mm
(O) un système de hauban
(H) qui supplée aux ligaments déchirés
jusqu'à leur cicatrisation. La difficulté technique est certaine, le matériel spécifique parfois difficile à obtenir,
ce qui est préjudiciable, car il est nécessaire d’opérer dans les deux premières semaines post traumatiques.
La mise en place de ligament artificiel, est aussi possible avec malheureusement parfois une certaine perte de réduction à distance, la plupart du temps sans conséquence fonctionnelle.
Seule une plaque métallique semble avoir assez de résistance, mais son ablation nécessite une seconde intervention. Le traitement chirurgical doit
être protégé par une immobilisation d'environ 4 semaines. Pour visualiser l’intervention, Cliquez sur le site suivant :
https://www.orthoillustrated.com/shoulder/instability/animation/25-ac-joint-repair-with-arthrex-dog-bone-button
Traitement : il est principalement orthopédique et non pas chirurgical.
Dans les cas de persistance d’une disjonction non opérée, douloureuse ou impotente. La patience s’impose car l’amélioration est possible sur plusieurs mois. Le traitement et les résultats sont superposables quel que soit le délai dans les formes anciennes. Le traitement comporte alors le traitement de l’arthropathie et le traitement de l’instabilité. Une disjonction ancienne et douloureuse nécessitera à priori une résection de la partie articulaire de la clavicule souvent arthrosique et génératrice de douleurs. Ceci diminue malheureusement la stabilité de l’articulation. Le moyen de stabilisation acromio-claviculaire peut être le même que pour les traumatismes récents. Il n’est par contre, plus possible de compter sur la cicatrisation des ligaments qui sont définitivement distendus. Une ligamentoplastie est nécessaire. Il existe différentes possibilités, actuellement en évaluation utilisant soit le ligament coraco-acromial, qui est situé à proximité, en transférant la partie acromiale sur la clavicule sans le détacher de la coracoïde, soit un ligament artificiel, soit un tendon du genou identique à celui qui sert aux greffes de ligament croisé antérieur du genou. Les suites post-opératoires sont relativement superposables à celles du traitement en urgence. Aucune technique n'a fait encore la preuve de sa supériorité. La technique dépend des habitudes du chirurgien, de chaque cas et des progrès techniques qui innovent en permanence sur ce sujet.